dimanche 17 novembre 2019

EXACTIONS  FRANCHESSOISES DURANT LA GRANDE TERREUR



Les  procès-verbaux consignés sur les registres municipaux sont d'un point de vue sociologique " très parlants". Deux en particulier retiennent mon attention ; l'un traite de la déclaration de grossesse d'une pauvre domestique et l'autre , plus léger , ( si l'on fait abstraction de la grande misère qui règne à cette époque ) fait état d'une enquête sur un vol de fruits dans le bourg de Franchesse .



Les déclarations de grossesse pendant la Révolution

Par peur des infanticides , toutes les femmes  " porteuses de fruits illégitimes " avaient obligation de déclarer aux autorités compétentes leur grossesse . Cette loi bien antérieure à la période révolutionnaire fut attestée par l'édit d'Henri II au milieu du XVIe siècle.

C'est ainsi que Jeanne , malheureuse parturiente , abusée par son  maître ,  dont on devine aisément le poids de la honte sur ses épaules , doit en plus subir l'humiliation d'une déclaration de " son état " à la maison commune  de Franchesse. Edifiant .
Nous sommes le 30 juin 1793 :

" Aujourd'hui trentième jour de juin mil sept cent quatre vingt treize , l'an deuxième de la République française , par-devant nous Jacques Saulnier , maire , Marc-Antoine Madet , officier municipal et Pierre-Bonaventure Béraud , procureur de la commune a comparu Jeanne Blanc , domestique , fille majeure de vingt-six ans , demeurante au domaine des Maris commune dudit Franchesse , laquelle , pour satisfaire à la loi , a déclaré être enceinte des œuvres de Claude Flouzat , fermier , demeurant au dit domaine des Maris , son maître , depuis environ trois mois , que ledit citoyen Flouzat , un soir à son arrivée de Franchesse , se jeta brutalement sur la déclarante qui était pour attendre son retour au coin du feu , la prit dans ses bras et la mit sur son lit , gisant près la cheminée et en jouit forcément , malgré les cris qui ont été entendus  par le nommé Pierre Bernard , domestique qui était couché dans la chambre voisine , ainsi que les enfants dudit Flouzat et que la fille de ce dernier lui en fit des reproches . Laquelle déclaration elle a affirmé être sincère et véritable et nous a requis acte de sa comparution et déclaration et a déclaré ne savoir signer .Fait en la maison commune les jour et an que dessus et avons signé . 
Béraud , Saulnier , maire , Madet , Moitié , secrétaire-greffier .


Les femmes les plus exposées,bien souvent des domestiques  de ferme devaient subir les assiduités de leur maître et se taire  . Les malheureuses n'avaient aucun moyen de défense , tenaillées par la peur d'être mises à la rue . Tout au plus espéraient elles par cette déclaration , une reconnaissance de l'enfant , ou la garantie que ce dernier serait bien nourri et logé . La perpétration de ces nombreux viols , sont tout sauf anecdotiques et bénéficient de l'impunité la plus totale .



 Le citoyen Flouzat , fermier (donc avec un statut social certain ) était aussi notable*, élu de la commune de Franchesse .On retrouve sa signature au bas de plusieurs procès-verbaux . Je n'ai pas retrouvé de suite à cette " affaire " dans les proces-verbaux ni la trace de Jeanne Blanc et de son enfant dans l'état-civil .





* Pendant la période révolutionnaire , le notable , élu comme les officiers municipaux de la commune  par les citoyens actifs ( seul le citoyen actif qui payait l'impôt avait le droit de vote ) , formait avec le maire , le procureur , et le secrétaire-greffier le corps municipal .
Le notable n'était appelé que pour les affaires urgentes .


VOLEURS DE FRUITS !

On retrouve Claude Flouzat en septembre 1794 dans une affaire de vol de fruits chez Pierre Sadde . Nommé  commissaire municipal avec Charles Nicolas Moitié le notaire ,Gilbert Thévenet l'ancien curé et un certain Bellot , ils seront chargés des perquisitions dans les maisons du bourg de Franchesse afin de démasquer le ou les voleurs.
Il semblerait qu'à l'époque le délit de vol de poires soit plus grave que l'agression d'une domestique de ferme par son " maître" à en lire l'épaisseur du procès-verbal .Triste époque .

Ainsi le 9 septembre 1794 :
" Aujourd'hui vingt trois fructidor de l'an II de la République française et indivisible et démocratique a comparu Pierre Sadde , propriétaire cultivateur demeurant en la dite commune de Franchesse , lequel a dit que dans la nuit dernière on s'est introduit dans son jardin par un trou fait à la palissade donnant sur la rue des Quatre -Vents à la Poissonnerie en en levant deux planches et où on lui a volé différents fruits à ses espaliers et demande que pareil vol soit réprimé si on connait l'auteur parce qu'il est très important pour la tranquillité de poursuivre les délits qui se commettent  journellement dans cette commune ; a demandé acte de sa déclaration et a signé.
Madet Audiat , Sadde."

Le même jour , sont nommés les commissaires d'enquête :

" Nous officiers municipaux , sur les conclusions de l'agent national ( appelé également procureur de la commune ) ,attendu qu'il s'agit de réprimer un abus qui se perpétue journellement et qui met ceux qui ont des fruits dans la plus grande surveillance pour les conserver nommons les personnes de Pierre Thévenet , officier municipal et Charles Nicolas Moitié , Claude Flouzat ( cité plus haut ) et louis Bellot pour adjoints à l'effet de faire la visite la plus scrupuleuse chez les citoyens de ce bourg et constater les fruits que chacun a chez soi et faire entre nos mains le rapport .Fait en séance le vingt trois fructidor de la République française une et indivisible .
Flouzat , Thévenet , Madet , Audiat. "

Toujours le même jour , c'est la perquisition dans le bourg :
" Aujourd'hui vingt trois fructidor de la République française une et indivisible et impérissable ( sic ) ont comparu par devant nous officiers municipaux en la commune de Franchesse Pierre Thévenet ,Claude Flouzat , Louis Bellot et Charles Nicolas Moitié qu'ils , en vertu de l'arrêté de l'autre part ont dit avoir fait la visite domiciliaire ordonnée par icelui en leur âme  , loyauté et conscience et qu'ils ont trouvé : chez Pierre Chantenay un cent ou environ de pommes dites Notre-Dame et presqu'autant de poires Cuisse-Dame , chez Jacques Ribaud environ deux boisseaux de poires sauvages , chez le citoyen Moitié trois sacs de poires à la livre , chez Jean Pinot environ un panier de poires sauvages , chez Antoine Peubrier la valeur de deux paniers de poires  Bon Chrétien d'hiver , chez Cotonnet un tas de poires de Beurré , un peu de poires Louise-Bonne et des pommes de Ramboud ; chez la veuve Loget des pommes environ trois paniers , chez la veuve Rochon des poires Bâtardes ; chez Pierre Jardillier des poires Caisse-Dame et que c'était tous les fruits qu'ils ont trouvé chez les citoyens chez lesquels ils ont fait des perquisitions et ont signé avec nous .
Signé Moitié , Flouzat , Thévenet , Bellot "


J'ignore si ces perquisitions ont porté leurs fruits ( ! ) mais après cela plus aucune trace n'apparait  dans le registre des procès- verbaux.
Alexandre Cornieux










samedi 9 novembre 2019

🎵 🎼 Dansons 🎶 la carmagnole 🎵 ( partie 2)

III) Le recrutement militaire

De 1791 à 1792 le volontariat est de mise pour former les bataillons mais à partir de 1793 le recrutement devient la règle et la plupart des volontaires l'étaient de force .Tous les hommes de 18 à 40 ans étaient mobilisables . Étaient exemptés les hommes infirmes et ceux dont la taille était inférieure à 5 pieds 2 pouces ( 1.598 mètre ).
Les jeunes hommes étaient désignés soit par mode de scrutin , soit par tirage au sort ; dans ce dernier cas ,  des billets étaient disposés  dans un chapeau . Ceux qui avaient le malheur de " tirer le billet noir " , comme  le jeune Goynot de Franchesse étaient recrutés .
Le procès verbal du conseil général ( le Conseil municipal se nommait " général" sous la Révolution ) de la commune de Franchesse , daté du 24 mars 1793 ci dessous nous en dit long sur le déroulement du recrutement. On verra plus tard que le jeune Sylvain Goynot , garçon charpentier ,fera parler de lui.
 " Aujourd'hui vingt quatrième jour de mars mil sept cent quatre vingt treize , l'an II de la République , le Conseil général de la commune de Franchesse ,assemblé au lieu ordinaire de ses séances , sur la convocation des administrateurs du Directoire du District de Cérilly faite aux officiers municipaux qui les autorise à procéder sans la présence du citoyen Duchier , commissaire nommé pour surveiller le recrutement du canton de Burges-les-Bains aux opérations définitives dudit recrutement , nous avons fait publication de la dite convocation aux citoyens de cette commune réunis en grand nombre dedans et dehors la salle de nos séances et les avons avertis que demain , à heure de huit du matin , nous procéderons sans désemparer au recrutement des citoyens depuis l'âge de dix huit ans jusqu'à quarante ans inclusivement jusqu'à ce que le contingent qui doit être fourni soit complet .
Les dits citoyens nous ont priés d'y procéder sur le champ nous observant que leur temps était précieux pour les travaux de la campagne et qu'ils ne seraient point dérangés dans leurs travaux de culture , que presque tous étaient présents et que plusieurs d'entre eux allaient prévenir les absents . 
A quoi adhérant et après avoir attendu environ deux heures pour donner le temps  à tout le monde de se réunir , nous leur avons fait lecture de la loi du 24 février dernier notamment de l'article qui autorise les assemblées à établir le mode qui leur parait le plus convenable pour former leur contingent . Nous leur avons aussi présenté le tableau qui annonce le nombre d'hommes  qu'ils doivent fournir est de seize , mais au moyen de ce que quatre se sont enrôlés volontairement et sont inscrits sur le registre qui a été ouvert conformément à la susdite loi , il n'en reste plus que douze à fournir  pour parachever le contingent . Nous avons excité ( sic ) les citoyens à suivre l'exemple des compatriotes qui déjà se sont enrôlés et les avons engagés à préférer ce mode à celui du sort ou du scrutin , alors alternativement il s'en est présenté sept qui se sont fait enrôler par la municipalité  dont quatre en présence de l'Assemblée , aux chapeaux des quels nous avons attaché une cocarde de rubans tricolores .
Les citoyens touchés de ce généreux dévouement (!) nous ont déclaré qu'il était juste d'assurer un sort ( tirage au sort ndlr ) , à ces bons citoyens; en conséquence , qu'ils nous proposaient d'inscrire ceux qui se présenteraient huit par huit , que chacun donnerait 20 livres de manière que chaque volontaire  aurait une somme de 160 livres pour se procurer les besoins qu'il pourrait avoir pendant la campagne et que deux qui ne souscriraient pas , fourniraient entre eux les cinq citoyens restants .
Cette proposition mise aux voix par le citoyen Saulnier président de l'Assemblée , elle a été  accueillie  par la majorité .Sur-le-champ , le citoyen Moitié notre secrétaire-greffier a ouvert la souscription et il s'est présenté quatre-vingt cinq citoyens qui ont payé comptant chacun la somme de vingt livres ;le tout a été déposé entre les mains du citoyen Saulnier qui s'est obligé d'en faire raison aux dits volontaires lorsqu'ils auront été reçus par l'officier à qui la municipalité doit les représenter. Les citoyens souscripteurs , retirés de la liste , le nombre des restants s'est trouvé être de vingt-trois qui , au moyen du mode adopté , devaient fournir les cinq citoyens restants pour compléter le contingent .
Plusieurs nous ont observé qu'ils étaient traités plus rigoureusement que leurs concitoyens puisque huit se trouvaient n'avoir fourni qu'un seul homme tandis qu'eux  qui n'étaient que vingt-trois devaient en fournir cinq .Cette observation proposée à l'Assemblée tous unanimement que leur réclamation était juste et quoiqu'ils aient donné déjà chacun vingt livres , qu'ils offraient encore de souscrire pour la somme de 160 livres pour le premier qui se présenterait volontairement, qu'alors les dits vingt-trois citoyens n'en auraient plus que quatre à fournir . Aussitôt le citoyen Duval , faisant partie des vingt-trois s'est présenté , a demandé une cocarde et s'est fait enrôler .Proposé aux vingt-deux citoyens restants le mode qu'ils entendaient choisir pour fournir les quatre citoyens qu'ils étaient obligés de donner parmi eux , ils nous ont déclaré qu'ils préféraient la voie du sort .Sur-le-champ , en leur présence ,il a été fait 22 billets sur quatre desquels a été inscrit " Défenseur de la Patrie " , pliés et mis dans un chapeau aussi en leur présence et après avoir été remués , le citoyen Beraud  a fait l'appel nominal et le citoyen Goynot le jeune ,garçon charpentier au bourg s'est trouvé absent , l'Assemblée a décidé que son billet serait tiré par un enfant . Aussitôt le fils de Devillers s'est présenté et a sorti du chapeau un des billets qui a été ouvert en présence de l'Assemblée sur lequel était écrit " Défenseur de la patrie " . Alors , il a été proclamé volontaire .Quatre billets blancs sont sortis ensuite , trois autres ont été tirés par Claude Charles , tailleur ( d'habits ) à la Font- Pinet , Balthazar Bouillon , laboureur au même endroit et le nommé Joachim , domestique à Avreuil , ouverts alternativement en présence de l'Assemblée , ils se sont tous les trois trouvés écrits " Défenseur de la Patrie" , ils sont pareillement été proclamés comme volontaires et comme le contingent s'est trouvé formé , les autres citoyens n'ont plus tiré , cependant , pour éviter toute espèce de suspicion , le citoyen Saulnier a ouvert les billets restants dont le nombre était égal aux citoyens qui devaient tirer. tous ont été reconnus blancs . Alors notre opération terminée , nous avons déclaré à l'Assemblée que la séance était levée en leur recommandant de se conduire toujours avec le même patriotisme  qu'ils avaient témoigné pendant la tenue de l'Assemblée .
De tout quoi nous avons dressé le présent procès verbal pour être copié et iceluy envoyé au District . Fait, clos les jours , mois et an que dessus , heure de huit du soir et avons signé avec notre secrétaire-greffier.
SAULNIER maire, BERAUD procureur de la commune , MOITIE secrétaire-greffier , FLOUZAT , PEUBRIER, BERTHON, LALOT.


Trois semaines plus tard , on apprend que le jeune GOYNOT , qui avait tiré " le billet noir " ( ou plutôt tiré par la main innocente d'un enfant , Goynot absent le jour du tirage ) et donc mobilisé , va déserter :

"  Aujourd'hui seizième jour d'avril mil sept cent quatre vingt treize , l'An II de la République française , sur la convocation du citoyen procureur de la commune de Franchesse , ma municipalité assemblée au lieu ordinaire de ses séances , lequel procureur de la commune a remontré que le nommé GOYNOT le jeune , garçon charpentier chez Pierre GOYNOT son oncle , qu'aussitôt qu'il est tombé au sort le vingt-quatre mars dernier pour faire partie du contingent de la dite commune , s'est évadé et qu'après plusieurs informations , on avait pu découvrir le lieu où il était , qu'il était instant d'écrire aux administrateurs du district de la Souterraine  d'où le village du Maine ( Creuse ) lieu ordinaire d'habitation du dit GOYNOT relève ,afin de prendre les renseignements sur la fuite du dit GOYNOT et découvrir ses démarches et sa vraie résidence actuelle . Après avoir entendu  et ouy le dit procureur de la commune ,avons fait rassembler tous les volontaires qui se sont trouvés être au nombre de quinze et qui nous ont confirmé que les dires du dit procureur de la commune étaient vrais et qu'effectivement , le dit GOYNOT était parti de cette commune depuis le recrutement  et qu'il n'avait point reparu depuis .
De tout quoy et adhérant aux conclusions dudit procureur de la commune , avons rédigé présent procès-verbal et écrit sur-le-champ  aux citoyens administrateurs du district de la Souterraine pour les prier de faire toutes les démarches nécessaires à l'effet de découvrir ledit GOYNOT et en cas qu'il soit trouvé , de faire conduire de brigade en brigade au chef-lieu de notre département .
A Franchesse, les jours mois et an que dessus.
Signé PEUBRIER , SADDE , SAULNIER maire , BERAUD, MOITIE 





























lundi 4 novembre 2019

 



 🎼 Dansons 🎶 la carmagnole 🎵 (partie 1)

Franchesse sous la Révolution subit , comme partout ailleurs les exactions commises par l'Etat . Placée avec les quatre communes (1)  du canton sous la tutelle du District Révolutionnaire de Cérilly , elle subit les privations , vit dans la peur durant la Grande Terreur . Pourtant rien de bien significatif ne transparait vraiment dans les procès-verbaux.
Il faut sans doute expliquer cette situation par la censure et le contrôle permanent de ce qui est transcrit . Ecrire le nom du roi , d'un saint dans la religion , ou d'un titre de noblesse, tout ce qui a rapport à l'Ancien Régime est interdit sauf  si la mention " ci-devant " est apposée , comme par exemple "du  citoyen Capet ci-devant roi de France ".
On trouve cependant dans les procès-verbaux des transcriptions très intéressantes  sur les us relatifs aux élections municipales , aux fêtes et faits marquants.
I ) Renouvellement du corps municipal

Gilbert Thévenet , l'ancien curé , élu maire le 13 juin 1790 en remplacement de Pierre Bonaventure Béraud (nommé selon son choix au  poste important d'administrateur au Conseil du département ) est remplacé par Jacques Saulnier le 2 décembre 1792 ; 
Élu officier public par 15 voix contre une le 30 mai 1793 , Gilbert Thévenet est chargé d'enregistrer les naissances , décès et mariages de la commune .
Mais sans doute voit-on d'un mauvais œil du coté des hautes instances révolutionnaires , les attributions d'un ancien curé dans l'administration communale . 
Le 24 pluviôse An II ( 12 février 1794 "ancien style" ) le corps municipal est modifié en vertu de l'arrêté du représentant du peuple PETITJEAN (2) . En voici la teneur : 

" Au nom du peuple français , Liberté , Egalité ,  Claude Lazare Petitjean , représentant du peuple français , envoyé par la Convention Nationale dans les départements de la Creuse et de l'allier , pour les mesures de salut public et pour l'établissement du gouvernement révolutionnaire , nos premières occupations en arrivant à Burges-les-Bains ( Bourbon en nom révolutionnaire ) , district de Cérilly , a été de nous faire rendre compte par les sociétés populaires de l'esprit public du District de Cérilly et des notes sur tous les fonctionnaires publics , afin de pouvoir mettre en activité les lois révolutionnaires et pris tous les renseignements de tous les corps constitués de ce district .
Arrête ce qui suit au titre : Municipalité de Franchesse , nomme pour agent national le citoyen Lefort , pour maire le citoyen AUDIAT Jean-Baptiste (3) pour officiers municipaux , MADET, agriculteur à la mousse ,DEVILLERS agriculteur à Rouère ,METENIER à Avreuil , SAUDOIS père et THEVENET pour secrétaire-greffier le citoyen GRENET lequel aura cent cinquante livres d'appointements ;
conservons les ci-devant notables ; déclarons néanmoins que le présent épurement n'étant fait qu'à raison , soit à défaut d'énergie qu'exige le salut de la République , soit enfin à raison de la démission volontaire prescrite par la loy , tous les citoyens en place , rejetés et remplacés par les présents , ne pourront , pour cause de ce rejet et remplacement être regardés ni considérés comme suspects ; signé  PETITJEAN . "


Peu de temps après , le 2 floréal an II ( 21 avril 1794 "ancien style" ), le citoyen agent national du District de Cérilly  " chargé d'épurer les autorités constituées " vient à Franchesse procéder au remplacement entre autre de Gilbert Thévenet , ancien curé qui avait été obligé dès avril 1793 de quitter la commune suite à un arrêté du District lequel stipule que "  les ci-devant curés sont obligés de s'éloigner à la distance de trois lieues dans le délai prescrit à la commune où ils remplissaient des fonctions."  On apprendra plus tard que le curé Thévenet avait été emprisonné à la maison d'arrêt de Moulins pendant un mois .Libéré , muni d'un passeport et d'un certificat de civisme ,  il reviendra résider à Franchesse malgré l'interdit , étant propriétaire d'une maison d'habitation et de terres sur la commune de Franchesse où il résidait depuis plus de 24 ans , " ayant accompli des actes de bienfaisance et s'était toujours comporté en bon patriote et en bon citoyen ."


II) Les fêtes décadaires 

Motivées par le culte de " l'être suprême " les fêtes révolutionnaires  sont nombreuses et ont lieu souvent les jours de décadi , dernier jour de la semaine laquelle compte 10 jours. Le 20 frimaire An II ( 10 décembre 1793 ancien style ) , le Conseil Général de Franchesse  décide de  planter le chêne de la Liberté (4) sur la place de la Raison .Ainsi 10 jours plus tard , le 30 frimaire An II :
" Nous avons planté sur la place de la Raison derrière l'autel de la Patrie , le chêne offert par le citoyen Grenet en chantant des hymnes et chansons patriotiques et prêtant le serment civique et criant d'une voix unanime " Vive la République , la Montagne , et nos frères de Toulon qui ont concouru à la prise de cette ville rebelle" , il ( le peuple ndlr) s'est ensuite rendu à la Chambre commune où se sont réunis tous ceux qui ont voulu participer au repas civique à l'issue duquel on a envoyé chercher l'instrument champêtre , tous les citoyens ont beaucoup dansé , on s'est ensuite rendu au pied de l'Arbre de la Liberté avec ledit instrument , on a recommencé les danses .
Plusieurs  sont entrés dans le Temple de la Raison ( église) et ont apporté toutes les statues des ci-devant saints qui y étaient amoncelées.
Le citoyen Moitié (5) , notaire public , a aussi apporté un sac de vieux papiers qu'il nous a dit être des titres féodaux et les seuls qu'il possédait qui ont servi à allumer toutes les dites statues et dont la flamme s'est élevée au pied de l'arbre a servi à éclairer les danseurs et danseuses qui , pendant qu'il brûlait ,ont formé un branle et lorsqu'il fut fini , ils se sont retirés à la chambre commune (mairie) où on s'est réuni et où les danses ont recommencé et continué jusqu'à une heure du matin... "

Puis le 20 ventôse An II de la République afin de célébrer le siège victorieux de la ville de Toulon et conformément à la loi , Franchesse fête l'événement :
 " … Nous avons ce jourd'hui avec enthousiasme  célébré ladite fête par des danses patriotiques qui se sont faites autour de l'arbre de la Liberté en chantant des hymnes patriotiques et prêtant le serment civique , criant d'une voix unanime : " Vive la République , vive la Montagne et nos frères de Toulon qui ont concouru à la prise de cette ville rebelle ,on s'est rendu ensuite au Temple de la Raison , ci-devant église , où s'est réuni tout le peuple et deux apôtres envoyés par la société populaire de Burges-les-Bains ( Bourbon ) qui ont prêté la vraie Raison et ont éclairé le peuple sur ses droits et sur le Gouvernement révolutionnaire ,lesquelles ont été applaudi par des tapements et des cris : de Vive la République , vive la Convention nationale ,et guerre au tyran .Après ces cérémonies , l'on a bâti des tables dans ledit temple  de la Raison et avons fait un repas civique où tout un chacun avait contribué d'avance pour renouveler la fraternité ensemble à l'honneur de cette glorieuse fête à laquelle étaient beaucoup de frères des communes voisines  . Et l'on a tous mangé à la gamelle , l'on a envoyé chercher l'instrument champêtre . Tous les républicains ont beaucoup dansé et ayant trouvé dans la dite ci-devant église plusieurs cadres sur lesquels étaient peintes beaucoup de figures de ci-devant saints , plusieurs sans-culottes se sont munis de ces dits cadres , on s'est ensuite rendu au pied de l'arbre de la Liberté avec ledit instrument champêtre .  On a recommencé les danses et fait brûler le reste de la représentation du mensonge et de la superstition en chantant de nouveau des hymnes patriotiques et des cris mil fois répétés : Vive la République , vive le montagne , vive nos frères de Toulon ,et après avoir longtemps dansé la carmagnole autour de l'arbre ,l'on s'est réuni et mangé de nouveau à la gamelle .Les danses ont recommencé et continué jusqu'à une heure du matin …" 

Notre belle église Saint Etienne , dépouillée de ses trésors religieux ( tableaux et statues de saints brûlés lors des fêtes décadaires ) faisait office de salle polyvalente où l'on se réunissait pour prendre d'importantes décisions en présence du peuple mais aussi de salle des fêtes  où l'on mangeait et où l'on  dansait la carmagnole .

Mais une fois la fête de la prise de Toulon finie , la commune doit en assumer le coût , à savoir 75 livres à mettre au budget des dépenses pout l'année 1794. On peut lire daté des 20 ventôse et 20 prairial An II  ( 10 mars et 8 juin 1794 ancien style ) :
"  Pour la plantation de feuilles de chêne  autour de l'autel de la Patrie et du temple de la Raison , acheter des rubans tricolores pour orner le dit autel de la Patrie et payer les instruments champêtres qui jouaient des airs républicains et faire divertir le peuple toute la journée par des danses patriotiques . "

Il existe une quarantaine de fêtes décadaires , ( fête à la jeunesse , à la vieillesse ,à l'âge viril , à l'être suprême etc. )  et même la fête de la mort du dernier roi de France :
" 2 pluviôse An III  ( 21 janvier 1795 ), le Conseil municipal , ce jourd'hui à célébré la fête de l'anniversaire de la mort du dernier roi des français à laquelle fête tous les bons républicains avaient été invités le décadi dernier . Elle a commencé par un discours fait par le maire et de suite , nous nous sommes transportés à l'arbre chéri de la Liberté où nous avons chanté des hymnes patriotiques avec l'instrument champêtre et dansé la carmagnole ."
Puis les 1 et 2 pluviôse  An V( 20,21 janvier 1797 ) le maire de Franchesse  Nicolas Moitié commémore avec ses adjoints à Bourbon , Yves Lefort , Thévenet ex prêtre ,et Grenet  notaire , la  je cite " juste punition du dernier roi des français ".

Mais sans doute las de toutes ces fêtes patriotiques , les gens de la campagne , en dépit des autorités municipales et cantonales , reprennent peu à peu l'habitude de fêter les dimanches.


Source : d'après l'essai monographique " au pays des lanciers " de G.Giraudet et G.Bourderioux ( 2eme partie ) depuis la Révolution jusqu'à 1938(non publié).
Compte-rendus municipaux du 7 février 1790 au 15 pluviôse An II









































(1) L'ancien canton de Bourbon est composé à l'époque ( loi du 7 février 1790 ) de quatre communes : Bourbon 2341 habitants , Franchesse 1070 habitants , Couzon 500 habitants  et le Breuil avec 104 habitants . La commune de le Breuil sera rattachée à la commune d'Agonges en 1807.

(2) Claude Lazare Petitjean né à Bourbon le 22 mars 1748 avait une grande connaissance du canton . Fils de Pierre Lazare Petitjean , " notaire royal et procureur en la châtellenie de Bourbon "  et de Aune Fauvre , il était aussi notaire avant la Révolution .Nommé membre du directoire de l'Allier en 1791,il est élu député de l'Allier à la Convention le 5 septembre 1792 , 4e sur les 7 députés que compte le département. Montagnard convaincu ,et farouche partisan de la mort du Roi , il vote dans son procès " la mort dans les vingt-quatre heures " Il sera envoyé " en mission dans l'Allier et la Creuse en 1793 au sujet de la levée de 30 000 hommes pour aller défendre les frontières. Il meurt d'un cancer le 8 mars 1794 à Bourbon .

(3) Jean-Baptiste Audiat , maire en l'an II et II (1793-1794)  , notable ,était fermier aux Quatre vents.
(4) Le chêne de la Liberté représente encore de nos jours une symbolique très forte , au même titre que le drapeau tricolore ou le Coq , de la République Française .Il est présent sur nos pièces de 1 et 2€ .

(5) Charles Nicolas MOITIE , notaire royal et feudiste ( spécialiste en droit féodal ) avant la Révolution a été maire de Franchesse durant l'An VIII ( 1799 ) puis de 1820 à 1826 pendant la Restauration .








mercredi 23 octobre 2019



1er août 1923 . La mort de l'ancien député-maire Franchessois Brizon prend tout le monde de court ; il n'avait que 45 ans ; l'édition du combat social du 5 août 1923  est déjà bouclée et Marx Dormoy a le temps malgré tout de glisser quelques lignes .
Dormoy , maire de Montluçon , où il est né le 1er août 1888 ,  ministre de l'Intérieur sous le Front Populaire , sera assassiné  le 26 juillet 1941 à Montélimar . Marx Dormoy avait voté contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain .

Marx Dormoy ( 1888-1941 )



article de Marx Dormoy du 5 août 1923 paru dans le combat social


Arrivé au petit cimetière de Franchesse , Dormoy va prononcer un discours hommage et salue l'action de Brizon . On peut noter dans l'assistance , la présence de messieurs les députés Isidore Thivrier  , ( arrêté par la Gestapo en 1943, il mourra en déportation ) fils du célèbre député à la blouse , maire de Commentry , et Boudet René , maire de Moulins tous membres de la SFIO , ainsi que quelques personnalités locales .
Isidore THIVRIER ( 1874-1944 )







René BOUDET ( 1874-1965 )



Ci dessous , article hommage de Jean LONGUET :














Jean Longuet ( 1876-1938) , membre important de la SFIO , député et petit-fils de Karl Marx .

Après le décès de Pierre Brizon , les articles sur Franchesse parus dans le Combat Social deviennent sporadiques , pour ne pas dire quasiment inexistants . Il est vrai que sans Pierre Brizon , il n'y a plus grand chose à moudre.

A.C

vendredi 18 octobre 2019

Des nouvelles de Franchesse tirées du Combat Social 1913-1914 (Fin )



 
 


Encore quelques gentillesses !





5 avril 1914 , toujours dans le Combat Social : un petit article destiné à Gilbert Mangin .








Jean Marie Gilbert Mangin né à Franchesse , dont les parents commerçants étaient établis dans notre commune sera tué lors de la bataille de la Somme le 5/09/1916 . Il était capitaine .


jeudi 10 octobre 2019


 Des nouvelles de FRANCHESSE  dans le Combat Social



Voici quelques nouvelles de notre chère commune extraites de l'hebdomadaire socialiste le  " Combat Social ", dirigé par Ernest Montusès , rédacteur en chef.
 Nous sommes dans les années 1913-1914 , Pierre Brizon , notre député-maire fait entendre sa voix à la Chambre mais ne délaisse pas pour autant la petite commune Franchessoise .
Vous apprécierez , je n'en doute pas la délicatesse de certains entrefilets . Tout en douceur.


Un communiqué de Mr Eugène Michard , adjoint à la mairie de Franchesse. Nous somme le 17 août 1913 . " L'entente cordiale" entre l'adjoint et le maire ne va pas durer .  Eugène Michard , en procès contre Brizon démissionne deux mois plus tard :
Elections du 22 octobre 1913 : Gilbert Méténier élu adjoint au bénéfice de l'âge , remplace Michard , démissionnaire et est remplacé lui-même par Jamet Louis élu aussi au bénéfice de l'âge .




24 août 1913 : le maire Brizon démet de ses fonctions de secrétaire de mairie  Claude Giraud et le remplace par Jean Joachim . Là aussi le garde-champêtre Giraud est en profond désaccord avec le maire de Franchesse .




Féroce !
Claude Giraud , le pauvre garde-champêtre et ex secrétaire de mairie " en prend pour son grade" ! Le moins qu'on puisse dire c'est qu'à l'époque on ne pratiquait pas la langue de bois !










Féroce ! (Acte II )

Là c'est au tour de l'ancien maire de Franchesse , Louis Jamet :








11 janvier 1914 :
Hommage du maire Brizon lors des obsèques de Mme Laurent Gaume .
 Louise Gaume , veuve de Laurent Gaume ( 1844-1907 ) tenait une épicerie-mercerie-rouennerie avec son époux .






A suivre ...

dimanche 15 septembre 2019

LES BEAUX PAPIERS


Les vieux papiers à en-têtes du début du siècle dernier ne manquent pas de charme . J'ai grand plaisir à vous faire partager ces 8 vieilles factures et devis de commerçants et artisans . On nous conseille de garder 5 années au minimum les factures ; pas de problèmes pour ces dernières , elles ont plus de 100 ans !


Facture du maçon Gilbert BONNEAU ( et grand joueur de vielle devant l'Eternel ) de septembre 1914 à la commune  pour réfection " des fosses d'aisance " . Il habitait à l'actuel n°1 route d'Ygrande.




Facture de Philippe COGNET de Janvier 1913 à la commune pour diverses répérations .Il résidait à l'actuel n°1 de la rue des Fossés .






Facture de mercerie de Laurent GAUME de septembre 1914 à la commune pour vente de laine pour tricots  ( pour l'écoles des filles ? ).  L'épicerie-mercerie-rouennerie se trouvait à l'actuel n°3 de la rue du 19 mars 1962 .












Facture du menuisier Eugène MICHARD du 15 août 1914 à la commune pour réalisation principalement de panneaux d'affichage. Il habitait à l'actuel n°2 Place de l'église ( maison GUYONNET )















Facture du boulanger Jean Marie PARODAT pour les mois de juillet à novembre 1914 à la commune pour distribution de pain aux indigents de la commune et de passage .Il tenait son établissement à l'actuel n°5 Place Pierre Brizon .















Facture de mercerie de Jules THOMAS du 27 janvier 1915 à la commune pour vente de vêtements aux cantonniers. L'épicerie-mercerie THOMAS se situait à l'actuel n°7 du Faubourg de la madeleine .
















Devis du menuisier Raphaël PEYRETHON non daté et adressé à la commune pour diverses réparations au logement de l'instituteur . La  menuiserie se trouvait à l'actuel n°2 route d'Ygrande .















dimanche 11 août 2019

C'EST SI LOIN DÉJÀ

Si loin déjà mais assez proche de nous encore pour que nos ainés ( ils ne sont plus nombreux ) se souviennent . Se remémorer encore ces visages comme sur cette photographie originale prise vers 1908/1910 juste avant la Grande Guerre .  
















Les figurants posent , dans une belle mise en scène devant la boulangerie Brivet , place du champ de foire ( aujourd'hui place pierre Brizon )  . Cette boulangerie qui n'existe plus se trouvait à côté de l'auberge du Cheval Blanc , disparue elle aussi .
J'ai pu identifier sur le cliché :
• Debout 4ème en partant de la gauche , Marie FONTENIL ( née en 1889 à Pouzy-Mésangy ) , bonne d'hôtel au Cheval Blanc , tenu par Pierre AUBOIRON et sa femme Marie , née DESFORGES.
• n° 1 Debout sur le pas de porte , la boulangère , Marguerite BRIVET ( née CHAUSSIN à Bessay-sur-Allier en 1886 ) épouse de Claude BRIVET , boulanger ( né en 1880 à DYO , Saône-et-Loire ).
Mr et Mme BRIVET , mariés le 1er avril 1905 à Bessay-sur-Allier , étaient parents d'une petite Léa (14-2-1906 Franchesse / 7-11-1950 Ainay-le-Château ). La petite fille est peut être présente sur le cliché ( sur les 3 fillettes de la photo , 2 ne sont pas identifiées ) .

• n° 2 la fillette debout , tenant la main : la petite Léontine GIRAUD ( 1904 Franchesse / 1992 idem ) , fille de Gilbert GIRAUD ( 1875 Franchesse ) , cantonnier et de Annette LAROUBLE ( 1877 COUZON  ) .  Elle se mariera avec Edouard GUYONNET ( 1899 Droiturier / 1983 Franchesse ).
Edouard et Léontine GUYONNET étaient les parents du regretté Jean Guyonnet , disparu il y a peu et tant apprécié à Franchesse.

Ci-dessous , à gauche , au premier plan  le commerce tenu par Edouard et Léontine Guyonnet : lui mécanicien , marchand de cycles , son épouse modiste et épicière .
Ce cliché date du 27 /02/1928 .


• n° 3 Mr GIRAUD , dit " LOLO " , le garde champêtre . S'agit-il de Claude GIRAUD ?  On peut le penser puisque j'ai retrouvé dans les actes d'état civil de cette époque plusieurs mentions de son nom , notamment comme témoin lors des naissances ayant lieu dans le bourg de Franchesse :



Claude GIRAUD , sabotier au bourg et garde champêtre donc a vu le jour à Saint-Léopardin-d'Augy en 1873 .

• n° 4 Eugene MICHARD  le menuisier né à Agonges en 1881,  marié avec Victorine ( née en 1887 à Saint-Menoux) et parents d'un petit Fernand né au bourg en 1910 .Sa menuiserie se tenait " maison Guyonnet " , place de l'église .
Ce dernier était adjoint au maire sous le mandat de Pierre BRIZON mais les rapports maire/adjoint vont franchement tourner au vinaigre : histoire de facture non réglée ( Eugene MICHARD réclamait 200 francs ) , dépôt de plainte , menace de mort avec arme :






Pierre BRIZON se sentait-il menacé au point de se déplacer avec son browning dans la poche ? L'article ci-dessous du Progrès de l'Allier me parait explicite :





• n° 5 tenant la main de la petite Léontine , Philippe COGNET , maréchal ferrant au bourg . Né en 1880 à Franchesse il était marié à Joséphine ( née en 1888 à Agonges ) et étaient parents de Gabriel  ( 1910 Franchesse / 1980 idem ) bien connu à Franchesse .

• Debout , canotier et tablier blanc , juste à côté de Philippe Cognet , Claude BRIVET  le boulanger , né à Dyo en Saône-et-Loire le 11 mars 1880 , décédé le 6 février 1951 à Chantenay-Saint-Imbert ( Nièvre )

• Debout , à côté de Claude Brivet , tenant une couronne de pain , Marie AUBOIRON ( 1876 Bourbon ) , patronne du " Cheval Blanc ".

• Assis , à gauche du cliché , chapeau sur la tête , tendant le bras gauche , Pierre AUBOIRON ( 1873 Franchesse ) , coiffeur , parquet de danse et joueur de saxophone réputé  , patron du " Cheval blanc ". Mort pour la France , Il décède le 25/11/1919 des suites de blessures de guerre .

• Au centre , canotier "POSTE" sur la tête , arborant superbe moustache et tendant une lettre , le facteur Louis BESSARD ( 1869 Theneuille ) époux de Marie Berthet ( 1880 Franchesse ).

Il ne m'a été possible d'identifier que seulement 10 personnes sur les 21 présentes sur le cliché . Il me reste encore un peu de travail , je crois .
Bonne lecture,
Å.C








31juillet 1921 : inauguration du poilu à Franchesse

  Ce beau dimanche de juillet 1921, dernier jour du mois, promet d'être un grand jour ,  rompant avec la monotonie de cette belle campag...