dimanche 19 novembre 2017

ÊTRE MAIRE DE FRANCHESSE SOUS LA SECONDE RESTAURATION ( Charles X )

Entre les dotations de l'Etat qui fondent comme neige au soleil , et jongler avec les dépenses de fonctionnement et d'investissement , il n'est pas tous les jours facile même pour le maire d'une petite commune , d'atteindre l'équilibre. Être maire aujourd'hui est-il plus difficile qu'il y a cinquante ans , un siècle , deux ? Jean-Baptiste Heurtaut , maire de FRANCHAISE, ( Sous la première Restauration on écrivait déjà FRANCHAISE ), bataillait dur , pour trouver l'argent nécessaire et faire face aux dépenses imprévues. Le même Jean-Baptiste Heurtaut , ancien capitaine des grandes batailles napoléoniennes , décoré de la Légion d'Honneur , ( cf mon article sur Jean-Baptiste HEURTAUT ), est contraint de quémander auprès des riches propriétaires de la commune .
La merveilleuse lettre ci-dessous , écrite le 3 mai 1828 par le maire Heurtaut , adressée à un certain Mr SAULNIER d'Agonges est une mine d'informations. On apprend entre autre , que le Conseil Municipal , composé des dix plus gros propriétaires de la commune ne se réunit qu'une fois par an ( du 1er au 15 mai de chaque année ) le dimanche . En 1828 également , le maire doit faire face à un dépassement de budget conséquent , il a fallu refaire entièrement le mur du cimetière ( il ceinture l'église à cette époque ) et faire de gros travaux à l'église et à son clocher. " Nous nous sommes encore mis à découvert pour 495.50 Francs dont il faut pourvoir " J'adore particulièrement "le encore"! Et que penser du montant du loyer du desservant ( on ne dit plus "curé" à cette époque !) : 355 francs par an ! Somme conséquente au vu des salaires des années 1830 : en moyenne 350 francs/an pour une cuisinière , 500 francs/an pour un domestique et jusqu'à 700 francs/an pour un jardinier et il s'agit là de francs or ! Et un curé... 900 francs ,1000 pour les desservants de 60 à 70 ans!

20 francs or Charles X , monnaie de référence 
Mais cette lettre est avant toute chose une convocation d'un maire à son conseiller municipal en vue d'un prochain conseil ( Heurtaut aurait donc écrit dix lettres à la main , il n'y a pas de photocopieuse , encore moins d'ordinateur en 1828 ! ). Saulnier est donc convoqué dimanche 11 mai ,11 heures du matin à la mairie de Franchesse  mais si ce dernier a un empêchement , il pourra discuter avec le maire le 12 à la foire de Souvigny ! Allons donc !

Il me parait vraisemblable que le destinataire de cette missive , Monsieur Saulnier appartiendrait à la "branche" des Saulnier de Praingy , puissante famille d'Agonges , propriétaire du château de Praingy sur la dite commune et à Franchesse notamment. Des descendants de cette famille seront plus tard maires d'Agonges et de Couzon.

Du





Les documents manuscrits sur Franchesse ( hors archives municipales ) sont  rarissimes. Alors profitons en ! Merci à mon frère GG ( grand spécialiste du Corps Préfectoral devant l’Éternel ! ) pour l'envoi de " cette pépite de presque 190 ans ! "




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