dimanche 30 juillet 2017


CHIRURGIENS , MÉDECINS  ET OFFICIERS DE SANTE FRANCHESSOIS 

Dès le début  du XVIIe siècle , on trouve la trace dans les registres , de praticiens exerçant sur notre petite commune. Certains noms reviennent de façon régulière comme Isaac Aupy , et Jean-Baptiste Loget , maîtres chirurgiens. Il est difficile d'imaginer ce que devaient être les actes de chirurgie , à une époque où l'anesthésie n'existait pas , sans compter les conditions d'hygiène déplorables , la moindre infection pouvant s’avérer fatale.
Ce n'est vraiment qu'au début du XIXe siècle que la médecine de campagne va connaitre son essor , que les docteurs en médecine commencent à ressembler à ceux  que nous connaissons actuellement. Vers 1800 , Franchesse compte plus de mille habitants pour un seul médecin. Ce cas n'est pas un cas  isolé et  pour pallier le manque de médecins dans les campagnes , ( et oui déjà ! ) l'Etat crée en 1803 la fonction d'officier de santé. A l'origine les officiers de santé ont été crées pour porter secours aux enfants , aux vieillards et aux indigents . Ces derniers devaient passer un examen devant un jury départemental et ne pouvaient exercer que dans le département où ils avaient été reçus.
Ils n'avaient pas le droit d'exercer la médecine et la chirurgie , mais on peut lire dans les textes : " Nul ne peut exercer la médecine et la chirurgie sans avoir été docteur , sauf dans les campagnes déshéritées "  Édifiant non ? De plus , la fonction d'officier de santé crée une grande confusion au sein des populations rurales : qui est médecin ? Qui ne l'est pas ? Certaines dérives pouvant s'avérer dangereuses , le charlatanisme grandissant , incitent les autorités à abolir ce corps de santé en 1892.

Philippe Desternes était officier de santé à Franchesse . Je sais peu de choses sur cet homme né en 1764 et qui fut maire de Franchesse de 1813 à 1815. Était il un honnête homme , un charlatan ?

Ce n'est vraiment que dans les années 1830 qu'une médecine digne de ce nom va apparaître en la personne du chirurgien Jean marie Berthelet , originaire de la Nièvre , propriétaire au château du Pontet et du docteur Frédéric Saulnier au château des Quatre-Vents.

Frédéric Saulnier est né le 12 ventôse de l'An XII ( 3 mars 1804 du calendrier grégorien ) mais son acte de naissance ne sera retranscrit que deux mois plus tard , le 15 floréal de l'An XII ( 5 mai 1804 du calendrier grégorien ). Il est le fils de Jacques et de Gabrielle Méténier , marchand fermier et gros propriétaire .Il est amusant de constater que parmi les témoins se trouve ,  entre autres un certain Philippe Desternes , officier de santé !
Le docteur Saulnier  exercera pendant près de quarante ans  à Franchesse . La correspondance ci dessous adressée à un confrère atteste des problèmes de santé du praticien , souffrant de goutte , mal assez répandu à cette époque , favorisé par une alimentation trop riche et par une vie sédentaire.





Veuf depuis des années déjà , le docteur Frédéric Saulnier s'éteint à 65 ans , le 4 août 1869.
Ci dessous , la sépulture de la famille Saulnier reste une des plus anciennes du cimetière communal de Franchesse . Un anachronisme n'aura certainement pas échappé à un lecteur attentif de mes articles. En effet comment trouver une tombe de 1869 alors que le cimetière fut inauguré en 1884 ? Certaines tombes effectivement ont été transférées du vieux cimetière situé autour de l'église vers le nouveau. J'ai relevé un autre exemple , la sépulture de Pierre Greyneroux , curé de Franchesse décédé en 1870 et qui repose à jamais au pied de la croix du cimetière actuel , sur la concession à perpétuité réservée aux curés de notre commune.
Le web reste un outil formidable mis à notre disposition pour " fixer" dans le temps des images , comme cette tombe à l'épitaphe devenu presque illisible , qui je sais moi bientôt ne sera plus . Qui se souviendra qu'il y a bien longtemps déjà , Frédéric Saulnier était médecin à Franchesse et qu'il repose désormais dans le cimetière communal ?

 Alexandre Cornieux


vendredi 21 juillet 2017

GILBERT THEVENET , CURÉ ET PREMIER  MAIRE  DE FRANCHESSE

En 1790 , en pleine révolution française , se dessinent les contours de la toute première municipalité de Franchesse. Cette dernière , rattachée à la châtellenie royale de Bourbon , dépend désormais du district de Cérilly.
 Franchesse doit nommer son maire mais les candidats ne sont pas nombreux . En cette sombre période de la Terreur , la bien nommée , on emprisonne , on guillotine sur dénonciation .  Partout on assiste à une véritable chasse aux ennemis de la République , notamment les ecclésiastiques et les " sang bleu " .  
A franchesse , de nobles familles comme les Méchatin de Chambaud , seigneurs du Chaffaud abandonnent particules et appendices patronymiques pour devenir tout simplement Méchatin . Il vaut mieux en effet perdre sa particule plutôt que sa tête sous la sinistre guillotine .
 Les années suivantes sont jalonnées par des destructions massives d'édifices religieux et  d'ouvrages manuscrits . Jamais , la France n'a connue une telle destruction de son patrimoine .En 1793 , le bourreau Sanson tranche la tête de Louis XVI , et chez nous , l'église Saint Etienne de Franchesse , Saint Jacques de Limoise et la Sainte Chapelle de Bourbon sont vendues comme bien national à un entrepreneur , le citoyen Nicolas. Seule , échappera au désastre notre belle église , défendue par les courageuses femmes du bourg de Franchesse . 
Mais revenons en 1790 ; les officiers municipaux , Messieurs Moitié Charles Nicolas ( décédé le 8 mars 1826 ) , notaire royal et feudiste ( juriste en droit féodal ) , avant la Révolution , Peubrier , propriétaire , Saulnier  médecin et maire temporaire, Flouzat , Sadde , Mathet et Béraud , futur conseiller présidial à Moulins sont dans l'incertitude la plus totale et attendent les directives du District de Cérilly . En attendant , on autorise Gilbert Thevenet , le curé à retranscrire les actes d'état civil , comme le stipule l'acte ci dessous.  J'ai plutôt l'impression que le brave desservant  fut sollicité avec insistance au poste de maire. Le curé Thevenet ,  originaire du Colombier , dans le Cher ,avait pris possession de la cure de Franchesse  le 16 février 1776 , succédant ainsi à feu Antoine Genyn . Gilbert Thevenet acceptera sous certaines conditions et temporairement le poste peu convoité de premier maire de la commune de Franchesse. On était bien content de l'avoir , le curé à cette époque ! 

Alexandre Cornieux




dimanche 9 juillet 2017

LE CHEMINS DES ALLEMANDS


J'avais envie de vous faire partager cet article , déniché fortuitement , de Roger Cormoel , paru dans un quotidien ( je ne me souviens plus duquel ) et qui date de 1949. L'auteur s'interroge sur l'origine de cette route des Allemands , nom que l'on donnait jadis à l'actuelle rue des Lanciers . Je puis , en toute modestie apporter quelques éléments de réponse.

Transformée au fil des siècles en chemin des "  Allemands ", cette voie se nommait en fait chemin des Alamans , peuplade barbare d'origine germanique , présente dans le Bourbonnais . Les Alamans furent vaincus par Clovis vers l'an 496. Quelques années plus tard ( vers 521 ) , Radegonde de Thuringe ( d'origine germanique ) , épouse de Clotaire 1er , fils de Clovis , quitte la cour et entre dans les ordres ( son époux a fait assassiner son frère ) . Radegonde laisse encore , quatorze siècles après ,  la trace de son passage dans notre petit village comme en atteste la chapelle Sainte Radegonde au lieu-dit la Chapelle ( toujours présente ) et celle de l'église de Franchesse ( aujourd’hui chapelle saint Joseph ) .
On ne peut qu'imaginer  ces Alamans , traversant notre petit village avec ses maisons en bois à toit de chaume , passant devant l'église primitive de bois elle aussi , se livrant sans doute à quelques exactions sur les pauvres villageois ...

Alexandre Cornieux


mercredi 5 juillet 2017

LA MÉMOIRE DE LA DÉPORTATION

Je tenais à saluer l'initiative de l'AFMD de l'Allier . Notre village de Franchesse ne doit pas oublier qu'une de ses enfant , Andrée BODARD ( 16/5/1925  - 29/12/1944 ? 6/01/1945 ? ) est morte en déportation  ( cf article : le destin tragique d'une jeune Franchessoise ). Notre petite commune a certainement dans son espace public , un petit  endroit qui lui serait dédié. 



Article paru dans le journal La Montagne du mardi 4 juillet 2017

dimanche 2 juillet 2017

LES ELECTIONS MUNICIPALES DE FRANCHESSE DU VINGT-DEUX  FÉVRIER 1914 ( FIN)



Deux listes seront présentes pour ces élections municipales anticipées , la liste conduite par le Maire sortant , Pierre Brizon et la liste du conseiller sortant , Gilbert Méténier : 



LISTE DES SOCIALISTES , DES CULTIVATEURS , DES OUVRIERS , DES PETITS CONTRE LES GROS : le programme est lancé !





La profession de foi de Pierre Brizon n'est pas mal dans son genre avec , dit-il " ces fermiers généraux qui roulent dans des autos en peaux de bounhoume ! " ( pour les non Bourbonnais , " un bounhoume" est un paysan au sens noble du terme )














La suite est connue , Pierre Brizon sera réélu Maire de Franchesse et le restera jusqu'en 1919.



Avec le recul d'un homme  de mon temps , ces élections municipales âprement disputées , des "petits contre les gros" nous paraissent aujourd’hui bien futiles . Nous sommes en février 1914 et dans six mois la guerre va éclater. Ils ne le savent pas , mais certains de ces hommes inscrits sur ces listes ne reviendront jamais...







C'était il y a bien longtemps , à Franchesse , les élections municipales... 


Alexandre Cornieux 


Remerciements : un grand merci à Danièle , fille de Monsieur Francis Caillet ( un nom qui rappellera surement des souvenirs à nos anciens ) pour le partage de documents ( bulletins de vote et profession de foi de Pierre Brizon )

samedi 1 juillet 2017

LES ELECTIONS MUNICIPALES DE FRANCHESSE DU VINGT-DEUX  FÉVRIER 1914 ( Partie 1)

En ce début d'année 1914 , les sessions du conseil municipal de Franchesse son tendues et se déroulent dans une ambiance délétère.
 Monsieur le député maire , Pierre Brizon  ( élu maire en 1912 et député dès 1910 ) et son équipe municipale subissent de virulentes attaques de la part des conseillers d'opposition , tellement virulentes d'ailleurs qu'il sera impossible de voter le budget. Ces conflits incessants ne sont pas étrangers aux absences nombreuses et ô combien justifiées de Pierre Brizon  qui , député de la République , défend avec acharnement  *la cause des petits métayers à la Chambre. Quand le chat n'est pas là.... 
Inévitablement , le conseil municipal , par décret présidentiel ( Raymond Poincaré est Président de la République ) en date du 4 février 1914 sera dissout , ladite dissolution ratifiée au Journal Officiel  du 6 février 1914.  De nouvelles élections municipales auront lieu le 22 février 1914.














* Opuscule de Pierre Brizon , discours de Pierre Brizon à la Chambre des députés , édition originale 1911




A suivre...

Alexandre Cornieux









31juillet 1921 : inauguration du poilu à Franchesse

  Ce beau dimanche de juillet 1921, dernier jour du mois, promet d'être un grand jour ,  rompant avec la monotonie de cette belle campag...