samedi 4 novembre 2017

ESCLANDRE A L'AUBERGE COGNET


16 JUIN 1899


Le jeu de la poule , variante du billard français où l'on plaçait une sorte de quille au centre de ce dernier , était une distraction très répandue au XIXe siècle. Toute bonne auberge ou bistrot qui se respecte avait son billard. Les mises étaient fréquentes et parfois , à défaut d'amasser fortune , les meilleurs gagnaient de quoi offrir une tournée générale. Cela se passait généralement le dimanche , les parties étaient conviviales et l'on passait un bon moment. Mais pas cette fois.Une bagarre éclate à l'auberge COGNET ; nous sommes à la mi-juin 1899. Nos deux Lanciers, cultivateurs de profession règlent leur différent à coup de queue de billard , et l'aubergiste COGNET reçoit un coup de couteau dans la cuisse ! La pratique du billard devient pour le coup un peu trop sportive!











Antoine COGNET , né à Chantenay-Saint-Imbert ( Nièvre) en 1851 était maréchal-ferrant. Il tenait également une auberge avec son épouse , Marie  BARBEROUSSE née à Franchesse  en 1859. Sur la photo , en arrière  plan , la devanture où l'on arrive à lire "restaurant COGNET " , lieu du pugilat. Philippe ( né en 1880 ) , leur fils était aussi maréchal-ferrant.



Erratum : Chabouit s'écrit avec un"t"


L'ancien , au soir de sa vie , s'est souvenu de certains visages , figés , stoïques devant l'objectif :" C 'est la Chabouite , elle était "collée "avec Joachim et devant le Cheval Blanc , c'est le père et la mère Auboiron."

Marie Chabouit , dite " la Chabouite" est née en 1856 à Lurcy-Lévis . Culottière de profession , elle travaillait aussi comme servante occasionnelle chez Auboiron à l'auberge du Cheval Blanc . Elle vivait avec Jean-Baptiste Joachim , de quatorze ans son aîné ( né en 1842 ) , tailleur d'habits au bourg . Marie , la "Chabouite" avait une fille , Alice Joachim , née en 1880.

Pierre  Auboiron lui , est né le 1er avril 1873 à Franchesse "aux Beugnants". Aubergiste avec sa femme au " Cheval Blanc" , musicien réputé , ( clarinettiste de profession d'après les registres militaires ), il organisait des bals dans la grande salle , bien connus dans la région et cette dernière était bien souvent comble . On y organisait aussi les repas de noces.
Mobilisé dès le 1er octobre 1914 au 121e RI (*) , Pierre Auboiron survivra à la Grande Guerre mais en paiera le terrible prix. Profondément meurtri dans sa chair , gravement blessé , ( pratiquement paralysé , nerf sciatique sectionné lors d'une terrible chute ), il décède à Franchesse le 25 novembre 1919 , soit un an après l'armistice , des suites de blessures de guerre.
REQUIESCAT IN PACE Pierre Auboiron



(*) Le 121e régiment d'infanterie ,caserne Richemont ( actuelle école de Gendarmerie ) , seul régiment Bourbonnais de la Grande Guerre , était stationné à  Montluçon , dans l'Allier. Renommé 321e RI en 1914 , ce  régiment paiera comme tant d'autres un lourd tribu durant le conflit 14-18.

Notre chère Bourbonnaise , insigne du 321e RI



Il y a bien longtemps que la clarinette ne résonne plus dans la grande salle de l'auberge du Cheval Blanc. Mais parfois , à la morte saison , lorsque le vent mauvais , venu de la route de Couleuvre remonte jusqu'en haut du bourg  , jouant avec les arbres nus , s’engouffrant entre les lames des volets clos , on peut entendre , à qui prête l'oreille , comme une sorte de musique , mélodie d’Éole , un son de clarinette.

Alexandre Cornieux

 Grand merci Louis Delallier ( coupure de presse )



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