samedi 27 janvier 2018

La société Franchessoise Le Souvenir

LA SOCIÉTÉ  "LE SOUVENIR " DE FRANCHESSE

Officialisée en préfecture  le 29 septembre 1919 , l'association fut décidée au cours d'un banquet (  suivi d'un bal ) le 14 juillet de la même année. Elle perdurera jusqu'au 2 novembre 1924 , date du dernier compte rendu inscrit au registre , et sera finalement " absorbée " par l ' A.G.M.G (Association Générale des mutilés de Guerre ) de l'Allier. Gaspard Giraud  , de 1919 à 1929 , est à l'époque le maire de la commune .


Couverture du registre original daté du 29 septembre 1919










Le Souvenir

" Le présent registre , contenant 70 feuillets , coté et paraphé par premier et dernier feuillet est destiné à servir à l'association " Le Souvenir" de Franchesse , pour l'inscription des modifications qui pourraient se produire dans ses statuts ou dans la composition de son bureau.
Moulins , le 29 septembre 1919 , 
le Préfet de l'Allier .
Pour le Préfet,
Le conseiller de Préfecture  A.T "

Historique de la fondation de la société

" Le 14 juillet 1919 , à l'issue des hostilités , les républicains de Franchesse décidèrent d'organiser un banquet ( surement bien arrosé ! ) en signe de réjouissance de la Victoire et de la Paix.Au cours du banquet , ils décidèrent de fonder une société ayant pour titre " Le Souvenir" , afin de commémorer la mémoire de ceux , qui défendant le sol national , sont morts pour la France.
La dite société aurait pour but d’élever à la mémoire des morts , un monument au cimetière de Franchesse indépendamment du monument élevé ou à élever (1) par la commune , afin de permettre aux mères de familles et aux veuves de porter soit une couronne soit des fleurs.
La proposition fut faite par le citoyen Boudret , acclamée par tous les assistants et immédiatement un bureau provisoire fut constitué dont :  Président Mr Félix Boudret , secrétaire Mr  Alphonse Ursat  ( receveur des Postes ) , trésorier Mr Louis  Barathon ( cafetier ) et adhérents comme membres fondateurs :
 MM  Léon Renard , Julien Juge , Louis Triboulet , Philibert Henry , Gaston Belpeche , Gilbert Giraud , Louis Jacquet , Gilbert Creuzet , Louis Juge ( cantonnier ) , Claude Bessonat , Jean Bouculat , Aimé Bouculat , Félix Lochet , Pierre Giraud , Auguste Neut , René Gilardin , Jean Bordes. "

(1) L'inauguration du Poilu , monument communal du cimetière de Franchesse  , n'aura lieu qu'en 1921.

Les statuts

Art. 1 : Il est fondé à Franchesse , une société dénommée " le souvenir " , composée d'anciens combattants , qui adhèrent aux présents statuts.
Art. 2 : La durée de la société est illimitée
Art. 3 : Son but est de commémorer la mémoire des morts pour la France et d'ériger un monument au cimetière à leur intention
Art.4 : Son siège est établi à la mairie de Franchesse
Art. 5 : Elle sera administrée par un bureau composé de six membres élus pour trois années : un président , un vice-président , un secrétaire , un secrétaire adjoint , un trésorier , un trésorier adjoint.
Art. 6 : La société sera composée de membres fondateurs , membres participants , honoraires , pour etre membre , il faut être ancien militaire , exception faite pour les membres fondateurs et honoraires ; les dames sont acceptées comme membres honoraires ( ! )
Art.7 : Il n'est pas fait de distinction entre les combattants 1914-1918 et ceux des guerres ou expéditions coloniales précédentes.
Art. 8 : Les membres fondateurs s'engagent à verser une somme de dix francs par an comme cotisation.
Art.9 : La cotisation des membres participants sera de cinq francs pour la première année .
Art. 10 : Les membres honoraires payeront un minimum de dix francs.
Art. 11 : Le montant des cotisations sera employé à payer les frais généraux du bureau et à l’érection du monument.
Art. 12 : Les réunions de la société seront au nombre de quatre par an et fixées au troisième dimanche du premier mois de chaque trimestre .
Art. 13 :  Toutes questions politiques , religieuses , et même individuelles seront exclues de la société.
Art. 14 : Tous les ans , le trésorier rendra compte de la gestion de la caisse de la société .
Signé Boudret ,
Président ,
 Barathon , Trésorier ,
 Ursat , secrétaire.

La société prendra entre autre la décision de voter contre  ( 41 votants , 33 voix pour la suppression et 8 voix pour le maintien) le maintien du versement de la pension aux veuves de guerre remariées , suite à une demande d'avis de l'A.G.M.G , mais le plus important était sans doute d’arrêter la date du banquet et de savoir où il se déroulerait , chez Barathon , Cognet ou Bouculat ?!

Plus sérieusement , la société passait commande chaque année d'ornements funéraires chez " le Père Bouille " (  quincaillier , épicier , vente de grains et d'objets funéraires ,  actuellement chez Mumu ) .
La société demandera , pour l’érection de " son  " monument aux morts ( qui ne se fera jamais ) divers croquis susceptibles d'être acceptés aux entrepreneurs locaux  consultés comme Moretti à Moulins , Dumont à Bourbon , Bonneau à Franchesse ( M. Bonneau était maçon et joueur de vielle réputé ), ou bien Gominet à Valigny. C'est finalement le 31 juillet 1921 que sera inauguré le monument aux morts , financé par souscription . Après la cérémonie religieuse , les membres de la société procédèrent à la vente de cartes postales imprimées  du " Poilu " de Franchesse , préalablement commandées , pour financer l'achat de couronnes de buis ( les sociétaires du Souvenir avaient  décidé à l'unanimité d'honorer les Franchessois , morts pour la France , en couvrant leur tombe , une fois tous les soldats inhumés , de couronnes de buis ).


Modèle de carte original vendu lors de la cérémonie ; cette dernière , signée Antoine Robert , instituteur à Franchesse , tué à Douaumont en 1916 , a sans doute été acheté en son honneur


Au cours de ses cinq années d'existence " Le Souvenir " changera de Président , Lucien Giraudet , en remplacement de Mr Alphonse  Ursat  ( le receveur ) et verra arriver de nouveaux membres , Louis Jamet ( ancien maire de Franchesse ) Président de la Société de Secours Mutuel  " La Lancière " ( cf mon article La Lancière ) mais aussi Georges Virlogeux l'instituteur , qui est aussi secrétaire de mairie ( cf mon article Mr Virlogeux , instituteur à Franchesse ) et Clément Montillon , le curé de Franchesse !

Le registre des compte-rendus du " Souvenir " renferme bien d'autres informations encore , mais pour l'heure , cet article me semble suffisamment  copieux !

Alexandre Cornieux
















samedi 20 janvier 2018

LA LANCIERE , HISTOIRE DE SOLIDARITÉ ET DE FRATERNITÉ 

Créée le 3 février 1909 , approuvée par le Ministère du Travail et parue le même jour au Journal Officiel, la Lancière , mutualité ouvrière et agricole , la société de secours mutuel de Franchesse  va perdurer  pendant de nombreuses années.




JO du 3/02/1909

Ces sociétés de secours mutuels nées au XVIIIe siècle , tirent leur origine des anciennes corporations .  Ancêtres de nos mutuelles modernes , organisées sur le mode de l'entraide des adhérents ,elles ont été créées à l'origine pour aider les malades , infirmes civils ou de guerre , accidentés de la vie , parfois même les retraités(ées).
La Lancière n°152, notre société franchessoise avait chaque année son banquet mais aussi son défilé dans les rue du bourg comme en atteste cette vieille photographie des années 1928-1930 (?) :


On retrouve , en tête de cortège nos deux musiciens Franchessois , Messieurs Gilbert BONNAUD à la vielle et Pierre ALLAUD à la cornemuse , le " berlironneur ". On savait s'amuser au Pays des Lanciers !

Si l'on pouvait avoir un " berlironneur" ... écrivait Guillaumin dans la Vie d'un Simple : 

" Heureusement , on savait à cette époque s'amuser sans argent en organisant à la belle saison des bals champêtres , qu'on appelait les vijons et , en hiver ,des veillées.
Les vijons se tenaient le dimanche soir à quelque carrefour ombragé. Jeunes filles et jeunes garçons s'y rendaient en bande , et aussi des gens mariés , des vieillards , des enfants . Si l'on pouvait avoir un berlironneur quelconque , on dansait jusqu'à satiété , les vieux même y allant de leur bourrée."

Extrait de La Vie d'un Simple d'Emile Guillaumin. 

Alexandre Cornieux














vendredi 5 janvier 2018


SALUT L'AMI !


André DESPRET 29 avril 1944 / 27 décembre 2017


Il y a parfois des femmes et des hommes tellement bien présents dans notre quotidien , tout particulièrement dans les petits villages où tout le monde se connait  , qu'il soient voisins, amis ou simples connaissances , que l'on n'ose imaginer , ne serait-ce un instant ne plus les voir.
Dédé DESPRET vient de nous quitter à l'âge de soixante treize ans le mercredi 27 décembre 2017. Dédé ,Tu viens de nous jouer un tour pendable !

Salut voisin ! ou bien Salut Alex ! Me disait il chaque matin.... Ces banalités vont me manquer.
L'homme était tout sauf banal ; il faut dire qu'il en imposait comme on dit , avec cette voix de "Pavarotti", l'ancien instituteur respecté de ses élèves , bien strict parfois et exigeant professionnellement , mais exigeant , il l'était avec lui même, et derrière cette façade se cachait un homme juste , soucieux de la belle ouvrage. Véritable touche à tout , passionné d'histoire , il était notre référence , notre glossaire Franchessois.
Je n'oublierai jamais ces moments , quand il passait à la maison , m'apportant quelquefois des vieux papiers sur Franchesse  ,  et qu'on  " jargeotait  autour d'un canon " à propos du Pays des Lanciers .
Parfois cynique , mystérieux et déroutant , jamais méchant, il aimait bien provoquer , mais toujours le bon mot , l'esprit vif , l'étincelle de malice aux coins des yeux. Il aimait bien critiquer l'actualité et portait un regard juste mais aussi acerbe sur le monde qui nous entoure. Et ses coups de gueule étaient fréquents!
Tu vas nous manquer Dédé , tu manques déjà , mon ami.
Mes pensées se dirigent  tout particulièrement vers sa famille .

REQUIESCAT IN PACE IN AMICUM 


Il m'était tout bonnement impossible de ne pas rendre hommage à Dédé , un Lancier né à Franchesse.

Ålexandre Cornieux

31juillet 1921 : inauguration du poilu à Franchesse

  Ce beau dimanche de juillet 1921, dernier jour du mois, promet d'être un grand jour ,  rompant avec la monotonie de cette belle campag...