lundi 27 mars 2017

CHAPELLES , SAINTS ET LÉGENDES

Fréquents sont les endroits de nos campagnes bourbonnaises qui firent, en des temps reculés , allusion à des actes d’idolâtrie envers un saint ou une sainte . Des lieux-dits où furent érigées jadis chapelles et croix de dévotion , jaillissent parfois  à travers les âges , d'étonnantes histoires de légendes transmises par les anciens , pour parvenir jusqu'à nous. Franchesse a eu aussi ses chapelles et ses histoires de légendes.


                                                           La chapelle de la Magdeleine 


Cette grande bâtisse , située faubourg de la Madeleine , aurait été une chapelle dédiée à Sainte Madeleine ; il n'en subsiste aucune trace mais on devine encore l'entrée condamnée avec son arcature; ( datation inconnue )





                                           Le champ de la chapelle de Saint-Léopardin


A  environ 1.5 km du bourg , en direction de Limoise, à droite de la route , existe un champ que les anciens appelaient " champ de la chapelle de Saint-Léopardin". Il ne subsiste plus rien mais la tradition orale " garde le souvenir de l'existence dans ce champ d'une chapelle érigée sous le vocable de Saint-Léopardin à l'endroit même où il aurait été assassiné , ou tout au moins où sa dépouille reposerait. 
Voici son histoire : " Vers l'an 530 , vivait en Berry , mais dans le pays de Bourbon et dans le voisinage de l'Allier , Léopardinus ( Saint Léopardin ) le frère de Porcianus ( Saint Pourcain ). Il était d'Auvergne et pour ne pas s'éloigner de son frère , avait fixé sa demeure en un lieu nommé "Vivaris" , qui plus tard prendra son nom ( actuellement Saint-Léopardin d'Augy ), non loin du monastère de " Colobero" ( Couleuvre ). Il semble que Léopardin périt victime de l'orthodoxie de ses croyances ; car , d'après le légendaire , la femme du seigneur de la contrée , Blitilde* , qui le fit assassiner , professait l'hérésie d'Arius** ".

* Sans doute , le texte fait allusion à Blitilde de Francie ( reine mérovingienne ) , épouse d'Ansbert de Thurgovie ( Suisse alémanique ) ? 

** Arius était un prêtre et théologien ( hérétique ? ) fondateur de la doctrine qui porte son nom , l'arianisme  à l'opposé de la doctrine classique ( la Trinité , Père Fils et Saint Esprit ) prônée par Léopardin.



Asuivre...



lundi 20 mars 2017

QUELQUES DEMEURES INTÉRESSANTES

Bien alignée le long de la rue des Lanciers ,  à côté et au Nord Est de l'église , cette vieille maison du XVIIe siècle fut autrefois un prieuré occupé par les religieux d'Evaux.

Cet ancien prieuré était certainement occupé par des moines capucins ; on trouve trace en effet, dans les registres paroissiaux d'actes de baptême rédigés ( en l'absence du prêtre desservant ) par Constantin Mauguin , moine capucin de son état.



La maison de la Poissonnerie.

Cette bâtisse date du XVIe siècle .Son nom s'est transformé au fil des siècles , passant de "personnerie" , maison de justice féodale ou prison en "poissonnerie" ( qui , à défaut d'être une poissonnerie fut une boucherie au début du siècle dernier ). Pourquoi? Mystère ...









samedi 4 mars 2017

LES SEIGNEURS DE CHÂTEAURENAUD 

Blason des seigneurs de Château Regnault : parti de sable et d'argent à un château donjonné de trois tours de l'un en l'autre





Situé sur la commune de Franchesse ,Châteaurenaud héberge comme nombre de lieux-dits de notre bocage une exploitation à vocation agricole . 
Mais il témoigne aussi d'un passé féodal riche , où les seigneurs de Franchesse se sont partagés cette terre et ont rayonné bien au delà de notre petite commune.

Châteaurenaud hébergeait au moyen âge ( XIe XIIe siècle ?) une motte féodale qui devait être, de par son étendue remarquable  , un lieu de pouvoir très important. Cette motte féodale englobe aujourd'hui deux domaines agricoles.Les fossés de défense  sont pratiquement tous comblés , mais on peut deviner sa forme primitive :







Châteaurenaud , cadastre napoléonien de 1831



Mais c'est au tout début du XIVe siècle , que l'on trouve trace des premiers seigneurs de Châteaurenaud. L'ouvrage "Le parler bourbonnais aux XIIe et XIVe siècles " de Géraud Lavergne publié en 1909 , mentionne l'aveu* de Pierre de Chateaul Regnaut que voici rédigé en vieux français :


Aveu de Pierre de Châteaurenaud pour ce qu'il tient en fief du seigneur de Bourbon à Bessais-le-Fromental ( Cher ) daté du 20décembre 1300.

" A toz ceaus qui verront ces presentes lestre , li arcepreste de Borbon , salut en Notre Segnor. Sachent tuit que presenz devant nous , Pierres de Chateaul Regnaut (1) recognoit tenir en fié de monsegnor de Borbon , tres noble home , totes ces choses qui s'ensigant : premeriment VII sestiers(2) d'orge a la mesure de Charenton et IIII s.de cens , assis sus lou chesaul et sus lou molin aus enfanz fu Regnaut Toreaul , en la parroche de Becay; derechié sum disme et sun cens de Corneroy , assis en ladite parroche de Becay; et montet tot ce a la valor de cen soz , et ne s'estrent ne au plus ne au mayns.En tesmoin de laquele chose , avons mis notre seel en ces presentes lestres.Doné en l'an de Notre Segnour mil III cenz,le jor de mardi devant Nativité Notre Segnor."





(1) Pierre de Châteaurenaud , seigneur de Franchesse , de Bussières , de Brocas, Châtellenies de Bourbon ,de Germigny ( Cher ).


 (2) Le sestier ou setier est une ancienne mesure de grain et équivaut à 156 litres pour le setier de Paris mais aucune information pour le "setier à la mesure de Charenton"!

* L'aveu était autrefois une déclaration qu'un vassal devait établir pour son  suzerain lors d'acquisition de terres ou de fiefs.

Repère chronologique :
 le roi de France en l'an 1300 :



Pierre de Châteaurenaud , seigneur de Franchesse possédait donc un fief à Bessais-le -Fromental. Les liens , les possessions de terres et de domaines unissaient d'une certaine façon le bourbonnais et le Berry médiéval. D'ailleurs à cette époque la paroisse de Franchesse dépendait de l'Archevêché de Bourges.

La noble famille de Châteaurenaud va disparaitre au XVIe siècle comme en attestent les précieuses notes de Maurice Perrot des Gozis :










pour laisser sa place à un autre seigneur de Franchesse et de Châteaurenaud , Jean des Boyaux , qui lui va sévir en Bourgogne ,plus connu sous le nom du sinistre capitaine Franchesse. ( Cf mon article :" le sinistre capitaine Franchesse" du 31/1/2016)



Alexandre Cornieux








31juillet 1921 : inauguration du poilu à Franchesse

  Ce beau dimanche de juillet 1921, dernier jour du mois, promet d'être un grand jour ,  rompant avec la monotonie de cette belle campag...