samedi 21 janvier 2017

HISTOIRE D'UNE CROIX
( de la très ancienne croix Tricot à la toute dernière croix du Point du Jour )




Qu'elles soient de mission , des rogations , de franchise , disséminées un peu partout , souvent au carrefour des chemins sur cette terre des Lanciers , nos croix qui, de bois , de pierre ou de fer racontent toutes une histoire ,  celle de l' origine même de Franchesse jusqu'à la toute fin du XIXe siècle.

La croix Tricot , sur la route qui menait autrefois de Franchesse au Breuil ( commune aujourd'hui disparue) reste le dernier témoin de la franchise accordée et ratifiée par bulle papale en 1151. Il est difficile de croire que cette croix Tricot , devenue simple croix des rogations au fil des siècles , a été érigée peut être avant même la construction de notre église Saint Etienne.


La croix Tricot de nos jours est en bien mauvais état.






La croix Tricot il n'y a pas si longtemps...


Il existe également au lieu-dit " Le point du jour " une croix, beaucoup plus récente puisque datée de 1895. Cette croix est intéressante et ce à plus d'un titre .

La croix du point du jour



 
De par son aspect au style dépouillé mais avec un socle en pierre de qualité et sa croix en fonte faisant penser à du bois enroulé par le lierre ou  la vigne) , mais aussi de par sa datation , elle est sans doute une des dernières croix implantée sur la commune de Franchesse .
Le socle , cité plus haut , est gravé du nom de son propriétaire, chose assez rare sur ce style de croix.
On peut ainsi lire : ANNÉE 1895 TH Y L CHOUSSY.
Théodore Yves Louis Choussy ( ⤉1836 Saint-Germain des Fossés ⤈1898 Bourbon l'Archambault )était juge de paix ( *)  du canton de Bourbon et avocat à Moulins ( Allier ).Propriétaire de Bardonniere , il  était marié à Louise Marie Desbordes (⤉1843-⤈1921 ) la fille de pierre Marie Desbordes (⤉1812-⤈1860 ) banquier et maire de Bourbon l'Archambault. La famille Desbordes semblerait avoir acquis le domaine du lac à Franchesse dans les années 1850 -1860 ce qui explique le lieu d'implantation de cette croix , la famille  Choussy résidant certainement " au Point du jour".


( *) Créés au lendemain de la Révolution , les tribunaux de justice de paix avaient à leur tête un juge de paix et réglaient tous les litiges de la vie courante ( propriétaires /locataires , droit de fermage etc),enregistraient les plaintes et géraient les affaires relevant du droit de simple police. Il y avait un tribunal dans chaque chef lieu de canton. Ils disparaissent en 1958.


Il intéressant de noter que Louise Marie Desbordes , épouse Choussy était la marraine de " Marie Blaisine " , une célèbre franchessoise...


Synopsis :

En remplacement de la grosse cloche de l'église , qui s'est cassée en juin 1897 , jour de pentecôte , après avoir sonné pendant 77 années ,  bénite en 1820 d'un poids de 1320 livres a été bénite Marie Blaisine , la nouvelle grosse cloche de 1750 livres le 10 octobre 1897.


Voici son acte de baptême :

 " Dédiée au Sacré- Cœur de Jésus , je sonne pour chanter ses bontés infinies. J'ai été bénite sous le glorieux pontificat de LEON XIII , le 10 octobre 1897 , fête de la Maternité de Marie par Mgr Auguste Marie rené Dubourg , évêque de Moulins. Je m'appelle Marie-Blaisine. Mon parrain a été le chanoine Blaise Duballet , docteur inutroque juré , curé de Mouchy-Oise , professeur de droit canon au Grand séminaire de Beauvais et ma marraine , Dame Louise Marie Desbordes , épouse de Théodore Yves Louis Choussy , juge de paix à Bourbon l'Archambault , Nicolas Soulier , curé de Franchesse , Léon Roquet , maire , Henri Muret , Philibert Foucault , Ernest La Couture , Jacques Thevenin , Jacques Berthet , membres de la Fabrique."

Les petites croix de Franchesse ont bien des histoires à raconter ...


Alexandre Cornieux



dimanche 15 janvier 2017

CONTROVERSE AUTOUR DU DÉCÈS DE JEUNES APPELÉS DU CONTINGENT



 Hiver1935- 1936 .
 Le journal l’Humanité interpelle l’opinion publique sur le décès pour le moins douteux de jeunes appelés dans les garnisons de l’est de la France et avance le chiffre terrible de plus de deux cent décès.Privations? Rigueur de l'hiver? Maladie?Beaucoup de questions demeurent.

On dénombre , parmi les victimes le jeune Lucien Vilatte , 21 ans ,de Franchesse qui décède , selon le journal l'Humanité le 22 ou le 23 février 1936 dans la garnison de Mulhouse. 
 Né à Valigny ( Allier ) , le 28 octobre 1914 ,Lucien Vilatte résidait à Franchesse où il exerçait le métier de cultivateur. Il s'était uni le cinq octobre 1935 à Germaine  Marguerite Lamouche ,de Saint-Plaisir ( 03 Allier )née le dix huit mai 1915 . Les parents du jeune Lucien , Eugène et marie Jesseret ,étaient également cultivateurs domiciliés eux aussi à Franchesse ,de même que Pierre Lamouche et Marie marchand , cultivateurs résidant dans la commune , parents de la mariée.


 Lucien vilatte laisse une veuve de vingt ans et un bébé de quinze jours..



La France à cette époque , dotée d'une armée puissante (contrairement à une idée reçue ),fondait sa stratégie de défense  avec la ligne Maginot ,  réputée infranchissable , née de la volonté de ne plus avoir à "revivre le traumatisme d'une armée allemande s’enfonçant sans grande difficulté à l'intérieur du pays ,stoppée à seulement quelques dizaines de kilomètres de Paris en 14-18" ;
les secteurs fortifiés sont renforcés et les soldats sont mis à rude épreuve . Mais il n'est pas normal que des jeunes appelés perdent la vie en temps de paix, même si l'on sait que depuis 1933 quelque  chose va arriver..
Peine perdue, et en moins de cinq semaines , la France vaincue, humiliée  ,capitulera le 22 juin 1940 face au rouleau compresseur  de la Whermacht et à la "blitzkrieg " , la guerre éclair ...

Alexandre Cornieux
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Extrait du journal l'Humanité daté du 4 mars 1936









31juillet 1921 : inauguration du poilu à Franchesse

  Ce beau dimanche de juillet 1921, dernier jour du mois, promet d'être un grand jour ,  rompant avec la monotonie de cette belle campag...